Nous voici au cœur du processus d’entrainement. Organiser un plan d’entrainement est un travail fascinant dont le but est de structurer les charges de travail de manière cohérente. Derrière cette idée de cohérence se cache une notion importante, car il est impossible de tout entrainer à la fois, que ce soit dans la même séance, ou au sein d’un cycle.
Sauf si vous êtes grimpeur pro (ou chômeur…), difficile de trouver suffisamment de temps pour tout intégrer (et surtout être capable de supporter toutes ces charges d’entrainement, et là être sponsorisé par Pôle Emploi ne suffira pas…).
Pour être efficace, cette planification devra toujours chercher à améliorer chacun des éléments suivants (en parallèle d’un travail technique, cela va de soi) :
- souplesse et mobilité ;
- renforcement des stabilisateurs, travail des muscles antagonistes ;
- travail de gainage ;
- prévention des blessures ;
- augmentation de votre force, puissance et endurance spécifique à l’escalade ;
- capacité de récupération et dans certains cas, hausse des capacités d’endurance générale.
Établir un diagnostic de départ
Dans les faits, il est une question importante, celle de savoir s’il est nécessaire pour vous de vous entrainer physiquement. Cette question du diagnostic est cruciale car il est tout à fait possible que dans votre cas un travail physique ne soit pas la solution qui servira le mieux votre progression. L’idée est d’identifier et d’entrainer ses points faibles, et de projeter ses points forts.
L’ennui est que dans ce genre de situation, nous avons tous du mal à prendre suffisamment de recul
Vous devez chercher à être le plus objectif possible, c’est la seule manière d’identifier réellement ce qui vous empêche de progresser. Autrement, demandez l’avis d’une personne d’expérience, un coach par exemple (ils sont là pour ça). Faute de quoi, vous pouvez aussi poser la question à vos partenaires de grimpe. Ce ne sont pas que des assureurs potentiels, vous avez des choses à partager. Ils peuvent aussi vous aider à progresser grâce à leur perspective extrinsèque. De leur point de vue d’observateur externe, ils seront probablement à même d’identifier certaines limites que vous n’avez pas pu distinguer.
Autrement, réfléchissez un instant aux dernières voies (ou blocs) que vous avez été incapables d’enchainer. Établissez une liste des dix dernières voies / blocs (ou vingt, ou cinquante, peu importe) et demandez-vous pourquoi vous êtes tombés. Ne teniez-vous plus les prises ? Etiez-vous incapable de sortir ce pied au-dessus de la tête pour vous rétablir ? Vous êtes-vous écroulés sous le relais ? Aviez-vous peur de continuer à avancer et d’engager les mouvements suivants sans clipper cette maudite dégaine ? Bref, vous voyiez où je veux en venir.
Pour les anglophones, voici un outil intéressant mis à disposition par l’entraineur américain Eric Hörst qui vous permet, à travers trente questions, d’identifier vos qualités et faiblesses, de déterminer si elles sont d’ordre physiques, techniques ou mentales, et ainsi d’engager une dynamique de progression qui pourra passer par la création d’un programme d’entrainement efficace car individualisé.
Vous allez ensuite devoir définir un but, une envie, un objectif clair qui précisera la direction à prendre. Que voulez-vous réaliser ? Quelle place voulez-vous donner à l’escalade dans vos vies ?